jeudi 29 mars 2012

Mécanique et Fluide

Elle n'a pas de casque, sinon sa chevelure raide, frange, pas d'yeux visibles mais un sacré sourire.

Elle n'a pas de vêtements, enfin juste des bottes et son collier, les trois anneaux chromés sur le cuir noir et mat. Son prénom... en tout cas pas Mercedès..

Elle dort à côté de moi, le doux ronronnement régulier de son moteur me le confirme. Dans un coin de la pièce une tâche irisée, huile, lubrifiant ou pétrole qui a coulé. Dans la pièce une odeur d'essence... de cannabis.



Elle m'avait rencontré comme par accident. Du bris de verre, collision de nos verres et nos fluides mélangés sur le sol. Des yeux qui brillaient comme des bougies... On écoutait, je ne sais plus, du grunge ou du garage, on a filé comme des bolides vers ma chambre. La suspension du lit laisse à désirer...

Elle décide illico d'enfourcher mon Monstrueux engin (oui oui je sais, un peu d'auto-promotion mais c'est courant autour des circuits)...

Elle s'embouche et pas qu'un coin,
Elle s'enchatte (miaaaou),
Elle s'encule (la transmission est soumise à rude épreuve)...

Pas de sortie de route, l'essieu a tenu bon.
Et je me décide à prendre le guidon, de décider de la route et de la vitesse, à pousser la machine, ou à la retenir, à m'en rendre Maître.

Elle rugit, je coupe son arrivée d'air et je m'aperçois que cela la fait d'autant plus vrombir, collée à la route.
Elle s’essouffle autant que moi. Jusqu'à vider les batteries.

Au matin elle me dit : "la moto, c'est tout de même vraiment tape-cul."

V