mardi 5 avril 2011

En vitrine

Le néon s'allume en clignotant, j'enfile la cotte de mailles, puis le tablier, plus si blanc à force de lavages, un passage par la chambre froide, je reviens avec la carcasse rouge et blanche que je tiens par la esse.
Avec un grand Haaan je la pose sur le billot, et commence à passer et repasser mon hachoir sur la lanière de cuir.
Ma main gauche se plaque au milieu de la carcasse, la tâte, y enfonce les doigts, la caresse de ma paume, la tape pour la faire résonner, je prends mon temps, je veux la connaître, l'explorer.
J'approche mon visage, renifle, hume cette senteur forte, mon œil à 3 cm de l'animal glisse pour voir les aspérités, les os et la mécanique de la bête.
Des deux mains de chaque côté, je retourne la carcasse, qui laisse échapper des volutes, alors qu'elle se réchauffe.
Ma main attrape le hachoir, le lève et d'un geste sûr, répété mille fois, l'abat au milieu, puis remonte redescends jusqu'à ce que la fente soit béante, que je puisse y glisser mes doigts et séparer les chairs.
Dans un grand craquement, je finis ma tâche, puis repars à l'assaut, encore et encore jusqu'à séparer de l'épaule et récupérer proprement le morceau que je souhaite travailler.
Je prends mon temps pour finir, avant de poser en vitrine réfrigérée la pièce à bouillir, qui fera un bon ragoût, le collier et son étiquette.

L'ampoule s'allume graduellement, mon pantalon en cuir, puis la ceinture, le brun devenu noir au fil du temps, je passe dans la pièce attenante, reviens avec ma soumise, latex rouge et peau blanche que je tiens par la laisse.
Avec une petite poussée je la colle mains au mur, et ma paume glisse sur les manches des paddles et straps en cuir.
Ma main gauche touche le milieu de son dos, teste la chair, la strie de mes doigts, la caresse de ma paume, trace des courbes pour la faire vibrer, je prends mon temps, je veux la connaître, l'explorer.
j'approche mon visage, murmure à son oreille, embrasse sa clavicule, descends un doigt sur son flanc, parcours l'ossature pour en saisir le délicat mécanisme.
D'une main au creux du dos, je la retourne, elle respire fort, halète presque et se retrouve dos au mur.
Mes doigts courent sur la crête de chair trempée entre ses cuisses, et dans un geste millénaire commencent un va-et-vient, sans trop de douceur, impatiemment alors que ma main gauche étouffe ses cris.
D'un grand huuuuuuummmmm et des yeux suppliants, je la sens partir et fixe mes yeux dans les siens avant de peser sur son épaule et de lui donner mon "morceau" à travailler.
Elle prend son temps pour me finir, et je suis heureux de pouvoir à l'embrasser, la remercier et lui poser le collier fort bien mérité.

Ce texte avait été écrit pour un défi de l'Effrontée, qui a depuis fermé son blog...

Je le re-poste tel quel ici, agrémenté d'une image au pouvoir érotique certain.

V

1 commentaire:

chilina a dit…

Vous avez bien fait de reposer ce texte ici ...Il méritait d'être chez vous
PS: L'Effrontée va peut etre rouvrir ! ;)